Le musée des arts décoratifs ouvre ses portes entre le 06 juillet 2022 et le 23 janvier 2023 pour faire découvrir au grand public les créations d’Elsa Schiaparelli. Elle a insufflé un souffle nouveau dans le monde de la haute couture.
Qui est Elsa Schiaparelli?
Femme au tempérament bien trempé, elle a su s’imposer quand il le fallait. Née en 1890 dans une famille d’intellectuels humanistes, la jeune fille doit déjà se confronter à ses parents. En effet, voyant d’un mauvais œil les idées extravagantes de l’enfant, ils l’envoient dans un couvant. Elsa ne se détachera pas pour autant de son amour pour la haute couture. En 1913, la créatrice rencontre à Paris son futur mari, le comte William de Wendt de Kerlor. Ils s’installeront aux Etats-Unis avec leur fille surnommée Gogo. Elle fera aussi la connaissance de Marcel Duchamp, initiateur de l’« anartisme », et du photographe surréaliste Man Ray. Malheureusement, les infidélités de son mari la poussent à se séparer de lui et à rentrer à Paris. Ce retour marque le début de la carrière de cette artiste qui a su imposer son élan avant-gardiste dans le monde de la haute couture. L’aide des grands esprits lui a été précieuse.
Une femme inspirante et inspirée
Bien qu’elle ait baignée dans un milieu intellectuel, le concours d’autres artistes n’était pourtant pas moins nécessaire. En effet, elle collabore avec des personnalités comme Jean Cocteau, Salvador Dali, Alberto Giacometti, Leonor Fini. De réelles sources d’inspiration pour la créatrice de mode. C’est avec l’auteure franco-russe Elsa Triolet que Schiaparelli noue sa première collaboration. Ainsi est créé l’emblématique collier Aspirine, composé de perles de porcelaine rappelant les comprimés antidouleur. La participation de ces artistes permet à Elsa de renforcer son image de femme avant-gardiste. On voit donc l’influence majeure que le mouvement surréaliste a eu sur ses réalisations.
Le surréalisme inscrit en lettres d’or dans les créations de l’artiste
En effet, la créatrice de mode baigne dans le monde du surréalisme. En 1927, elle présente sa première collection marqué par cet esprit inspiré du rêve. Ce sont ses sweaters ornés de nœuds et de cravates en trompe-l’œil qui vont faire sa notoriété. La suite de son travail s’inscrit dans cette même continuité. Le thème de la collection Cirque en est une illustration. Dans son autobiographie intitulée Shocking!, elle la décrit comme étant « la collection la plus tumultueuse, la plus audacieuse ». La maison Schiaparelli emboîte le pas à Elsa rendant ainsi ses titres de noblesse à un mouvement qui a marqué le XXème siècle. Un défi que la marque a choisi de relever avec succès.
La maison Schiaparelli : un géant qui doit sans cesse se réinventer
Le monde de la haute couture est celui d’un marché où l’innovation a une place importante. La maison qui avait fermée ses portes en 1954 les a réouverte en 2012.
« J’essaye de susciter la même réaction émotionnelle que celle que l’on aurait pu avoir à l’époque en regardant son travail » explique Daniel Rosseberry dans un entretien publié sur le site du Musée des Arts Décoratifs. « Le surréalisme paraît hors de portée, mais son impact émotionnel est viscéral, urgent même parfois » continue-t-il. Ce choix semble faire le succès de la maison. En effet, peu de temps après sa réouverture, elle se voit déjà attribuer le label officiel de la Haute Couture par le Ministère français de l’Industrie et la Fédération française de la Couture. Une popularité qui ne risque pas de s’arrêter là.
Article rédigé par Lou Thuret